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CINEMANIAQ
3 juillet 2012

Le polar français à la sauce américaine (1/3)

Un mois s'est écoulé depuis mon dernier post, et j'étais un peu en manque d'envie et d'inspiration. J'ai revu hier un film que j'aime et une fois le film terminé, j'ai (re)commencé à gamberger et les idées sont venues, se sont enchaînées, imbriquées, mêlées. C'est magique le cinéma !

Conséquence : j'ai eu envie d'écrire et de partager mon "amour" pour trois polars français sortis en 1975 et 1976 et qui ont un point commun : Jean-Paul Belmondo. Ces trois films sont un ilot de "noirceur" et conservent pour moi un côté à part  dans sa filmographie. Entre Stavisky (1974) et l'Animal (1977), Belmondo tourne avec Henri Verneuil et Philippe Labro trois films majeurs de sa filmographie.

Et pourtant, deux de ces films figurent parmi les moins connus et les moins diffusés à la télévision.

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Chers amis lecteurs, point de chronologie ici, mais priorité à celui que j'ai (re)vu hier.

L'Alpagueur est réalisé en 1975 par Philippe Labro (écrivain, journaliste et donc réalisateur, fan et fin connaisseur de cinéma américain) avec qui Belmondo a déjà tourné l'Héritier en 1972.

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours adoré ce film. D'une part, il n'était pas facile à voir quand j'étais gamin ou adolescent et de plus, il dénotait dans la filmo de JPB. On le voyait beaucoup plus souvent charmeur, gouailleur, macho, toujours prêt à la castagne avec un gros flingue...

Mais ici, nous avons affaire à un Belmondo plus mystérieux, plus avare en paroles (avec cependant toujours ce même humour typique de ses films et ce n'est pas ce que je préfère...) et moins "dilettante". D'ailleurs, son personnage n'a pas de nom dans le film, on ne connaît de lui que les alias qu'il utilise.

Pour ceux qui ne connaissent pas le film, l'Alpagueur est l'histoire d'un chasseur (traquant l'Homme après avoir chassé les fauves) à la solde de hauts fonctionnaires qui monnayent grassement ses services pour résoudre des "affaires" complexes sans s'encombrer des lourdeurs administratives.

La réussite du film ne tient pas tant à son sujet ou à la vraisemblance des faits, mais à une somme de facteurs qui donnent une grande cohérence à l'ensemble et une impression de densité.

En premier lieu, le casting est très bon. Pour faire face à Belmondo on a droit à un grand Bruno Crémer (c'était vraiment un grand acteur, RIP) froid, implacable, au regard saisissant et à la présence imposante à l'écran.

La musique est magnifique (le thème principal est signé Michel Colombier et il ne s'oublie pas !) et colle parfaitement à l'ambiance très 70's du film. Une ambiance froide et parfois glauque où pointe par moment une sorte de désenchantement (voir la scène de "recrutement" autour de la fête foraine).

Le scénario est plutôt bien foutu et la relation "d'amitié" entre l'Alpagueur et le jeune Costa-Valdes (3° personnage clé du film) est bien construite.

Il se dégage de tout cela une atmosphère qui rend le film immédiatement plaisant sans que l'on perçoive exactement pourquoi.

Non pas que celui-ci soit exempt de défauts : certains passages ne sont pas très vraisemblables, certains personnages sont un peu caricaturaux : tout le passage en prison notamment cumule ces deux aspects...mais peu importe. Et enfin, la scène finale est à mon sens parfaitement réussie.

Nous avons donc affaire à une  oeuvre sincère qui ne renie pas sa filiation avec le cinéma américain (bien au contraire). D'ailleurs, Labro avoue lui-même le côté hommage à Peckinpah et à  "The Getaway"  pour la scène qui se déroule dans l'hôtel. Il ne s'agit pas de phosphorer sur un concept ou de faire passer un message quelconque. Labro a voulu et a réussi un film sobre, efficace, à l'atmosphère personnelle et au casting béton.

Pour tous ceux qui ne connaissent JPB qu'au travers de "Flic ou Voyou", du "Marginal" ou des "Morfalous", il faut voir l'Alpagueur pour apprécier bien d'autres facettes de ce grand acteur qui a bercé mon enfance...

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