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CINEMANIAQ
27 août 2012

Le prix de la vérité

Quel est le point commun entre JFK, Henri Verneuil, le mythe d'Icare et Yves Montand ? Vous ne voyez pas...

Tous ces "ingrédients" réunis ont contribué à la réalisation de l'un des chefs d'œuvre du cinéma français sorti en salle le 19 décembre 1979.

Je ne peux que me remémorer les sensations éprouvées la première fois que je l'ai vu. Notamment celle d'avoir vu un grand film et d’en être ressorti plus lucide qu’avant.

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I comme Icare c’est le combat du procureur Henri Volney pour faire éclater la vérité sur l’assassinat du président Marc Jarry. Toute ressemblance avec Jim Garrison et le président Kennedy est bien entendu totalement assumée. Cependant, ne vous focalisez pas sur le fil d’Oliver Stone si vous l’avez vu avant celui-ci. I comme Icare a été réalisé 12 ans avant JFK, ayez bien cela en tête.

Tourné au Canada et à la Défense près de Paris, le film possède une atmosphère bien à lui, une esthétique très américaine (évidemment) et un acteur principal sur qui repose le succès du film : Yves Montand. Il est de tous les plans ou presque et il est parfait. Il dégage cette force et cette aura que possèdent certains personnages de notre monde réel (mais cette histoire est après tout très proche du réel) : ceux pour qui rien n’est perdu ni joué d’avance, ceux qui ne se soumettent pas à la dictature du pouvoir en place.

Cette enquête passionnante se suit sans temps mort, d’autant plus que Verneuil l’a agrémenté de quelques séquences vraiment superbes et toujours au service du film :

La séquence à l’université avec les expériences sur la « soumission à l’autorité » (Pr. Stanley Milgram)

Le Cambriolage

L’émission télévisé « Un homme, un évènement »

Et…la séquence finale.

Cette dernière est pour moi un morceau d’anthologie. Les ambiances visuelle et sonore sont d’incontestables réussites (surtout sonore, regardez et vous comprendrez), promptes à vous faire dresser les poils sur tout le corps.

Quelques faiblesses cependant (vous me connaissez, maintenant…) :

La séquence dans le restaurant entre Luigi Lacosta et Carlos Depalma où les deux acteurs sont mauvais, tout simplement !

Au niveau scénaristique, on peut se demander comment et pourquoi certains éléments de l’enquête n’ont pas été considérés plus tôt par Volney, qui faisait partie de la commission d’enquête HEINIGER.

Deux idées me frappent après la vision du film :

-          Les années 70 sont et resteront une époque bénie du cinéma en raison de l’incroyable agitation politico-économique qui a secoué notre planète et de la libération de tous ces talents enfermés dans les carcans de nos sociétés plus ou moins policées et surveillées.

-          La proximité entre les thèses développées par Verneuil en 1979 et par Stone en 1991. Mais plus encore, on mesure à quel point cette idée d’un complot ourdi par des forces « intérieures » était ancrée dans les esprits. Américains ou non d’ailleurs.

Je voudrais donc terminer par une remarque qui va elle-même amener une question simple :

Personne dans les années 70 n’a été cloué au pilori pour avoir défendu cette idée d’un complot ayant visé à éliminer JFK. Qui plus est affirmant qu’il s’agissait d’un complot fomenté par les services secrets en lien avec le fameux complexe militaro-industriel. Vous êtes d’accord ?

Qui aurait aujourd'hui l'outrecuidance de faire de même avec les attentats du 11 septembre ?

Bon film…

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Commentaires
L
Bonjour, je découvre cet excellent blog !<br /> <br /> "I comme Icare" est un excellent film, merci d'en avoir parlé (sorti bien des années avant "JFK", il est plus efficace).
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M
Rien à dire sur le commentaire concernant le film, tout y est, c'est effectivement du très lourd.<br /> <br /> <br /> <br /> Par contre une petite nuance sur le parallèle avec le 11.09: l'évènement en lui même et les contextes géopolitiques sont très différents et les thèses du complot interne ont largement été relayées sur Internet qui occupe aujourd'hui une place prépondérante parmi les médias d'infos et culturels.<br /> <br /> Mais il est vrai cependant que les films engagés aujourd'hui ne sont pas légion pour aller dans le sens de ton propos. <br /> <br /> Mais bon, peut on vraiment se plaindre à la place d'avoir eu droit ces dernières années à des bordées de films bobo-, parisiano-, dépressiono-contemplatifs ? <br /> <br /> <br /> <br /> http://www.dailymotion.com/video/x8ljdo_le-cinema-francais_creation<br /> <br /> <br /> <br /> Ça alimente les imaginaires des humoristes et on arrive au moins à en rigoler, ce qui est finalement pas si mal.<br /> <br /> <br /> <br /> Et puis pour le cinéma, il y a les années 60 et 70 !<br /> <br /> (et quelques très bons quand même aujourd'hui ne tombons pas dans la caricature..)
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