Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CINEMANIAQ
16 novembre 2012

Quenelle's connection

Le polar français est à la peine depuis des décennies. Elles sont loin les années 50-60 où le film policier « made in France » était considéré comme la référence.

Ces dernières années, on assiste pourtant à une forme de renouveau. Mais à l’évidence on est encore bien loin d’égaler nos aînés.

Parlons donc du dernier film d’Olivier Marchal, ancien poulet reconverti en réalisateur qui sévit depuis quelques années maintenant au cinéma et à la télé.

19842652

Premier constat, l’image est magnifique, comme toujours. Un superbe scope 2.35 aux couleurs bien travaillées, bien filtrées. C’est à souligner car Olivier Marchal est un admirateur du cinéma policier des années 70 et on sent cette volonté de faire du cinéma pour que ce soit beau avant tout. Même les séries télé qu’il a tournées ou produites l’ont été pour la plupart en 35 mm.

Ce constat de départ posé, on peut s’intéresser au film proprement dit. Une fois de plus, Marchal s’est entouré de toutes les « gueules » du cinéma français actuel, de Daniel Duval à François Levantal, de Lionnel Astier à Francis Renaud. Rien à dire de ce côté-là. Lanvin est assez convaincant en gangster Gitan (de toute façon, Lanvin est intéressant même dans un film de merde !). L’histoire est tout à fait classique et n’apportera aucune surprise au téléspectateur. Toutefois, il ne s’agit pas d’un biopic, mais plutôt d’un film hybride entre fiction et faits réels.

Les premières minutes m’ont fait craindre le pire ! Finalement, je me suis laissé embarquer dans cette histoire, pour plusieurs raisons. L’image et le casting d’enfer mais également la construction en flashbacks plutôt habile (pas exempte de défauts !) ainsi que certaines scènes plutôt...pas mal.

Les flashbacks sont attrayants, surtout grâce à Dimitri Storoge (Momond Vidal jeune) et à l’évocation du contexte politique du début du Gang des Lyonnais. Bien qu'abordés trop superficiellement, ces liens entre Vidal et les membres du SAC donnent un peu de corps à toutes ces scènes qui s’apparentent par ailleurs à un catalogue de faits d’armes.

Les scènes 60-70's me semblent d’ailleurs plus réussies que les scènes « actuelles » où l’on perçoit un manque de liant entre les évènements. On a rapidement le sentiment qu’une scène de braquage et deux ou trois meurtres constituent la colonne vertébrale du film et que le reste des évènements doit s’articuler autour de ça. On perçoit un manque de profondeur psychologique et les enchaînements sont parfois un peu faciles.

Mais…Le film aurait pu être une grande réussite sans les quelques tics de mise en scène ultra-énervants d’Olivier Marchal. Toutes ses petites manies qui pourrissent également chacun de ses précédents films (36, MR73 et que l’on retrouve même dans une série comme Braquo), à savoir :

-          Des flics qui roulent systématiquement en BMW, en Audi ou Alfa Roméo. Arrêtez, c’est ridicule !

-          Une musique envahissante, au bout d’un moment on finit par croire que c’est un clip et pas un film !

-          Des flashbacks vocaux explicatifs pour être sûr qu’on va bien comprendre que c’est le pote de Dédé qui a balancé Marcel…Merde, on est pas des abrutis non plus !

-          L’utilisation de ralentis et/ou d’images accélérées (toujours façon clip). Y’avait que Sam Peckinpah pour savoir utiliser les ralentis à bon escient.

Pour les plus avertis, un certain nombre de ces défauts sont explicables par cette volonté de faire du cinéma « à l’ancienne » : l’utilisation des grosses bagnoles et des ralentis est une forme d’hommage au 70’s. Mais pour le reste, ce sont des caractéristiques intrinsèques du cinéma d’Olivier Marchal !

Tous ces défauts sont moins présents que d’habitude mais cela reste très frustrant d’avoir le sentiment, à chaque nouveau film de Marchal, de passer à côté d’un grand polar français. En attendant, on a droit à un polar esthétisant de facture classique, pas à la hauteur de ce qu'on peut attendre d'un ex de la crim',

J’ai pour habitude d’exprimer des avis plus tranchés sur ce blog mais pour une fois, je suis assez partagé. Même si j’ai pu paraître un peu dur avec le film, il vous fera quand même passer un agréable moment.

 

Les bons :

Storoge, Lanvin, Rabourdin, Duval.

Les moins bons :

Astier, Renaud, Levantal.

La grosse déception :

Tchéky Karyo

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Olivier Marchal: Acteur (non faut pas déconner quand même...) et Réalisateur (...) français né en 1958 à Talence et qui après un passage d'1 dizaine d'années dans la PJ a été estampillé spécialiste du polar réaliste à la française, départagé de Frédo Schoenderfer après photo finish...<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai beaucoup de mal avec Olivier Marchal ou peut être que j'en attends toujours trop de sa part.<br /> <br /> Sans rentrer dans le débat réalisme/effets de style concernant les flics en X5 ou en Range Rover qui me font tomber du canapé à chaque fois quand même... le principal problème c'est le scénario chez Marchal ! Une histoire à 2 balles d'amitié et de trahison entre 1 gangster à la retraite et son ex collègue toujours actif. (quand même mec, le gang des lyonnais ! tu aurais pu creuser un peu olivier). A ça, on ajoute des personnages avec moins de relief que Jane Birkin: <br /> <br /> l'ex gangster qui a des principes et n'a qu'une parole,<br /> <br /> le caïd qui porte que des costards blancs dans sa villa en marbre avec 24 gardes du corps en mitraillette à attendre au bord de la piscine que ça se passe,<br /> <br /> le flic ex pote qui peut pas aider mais qui finalement lui laisse 48h mais bon chut on dit rien..<br /> <br /> Janou ???<br /> <br /> <br /> <br /> Pas de commentaire sur Gérard Lanvin parce que tu l'aimes bien. <br /> <br /> Des dialogues dignes des émissions genre le jour ou tout a basculé.<br /> <br /> <br /> <br /> Et puis moi aussi j'avais noté des scènes plutôt pas mal mais pas vraiment dans le bon sens... l'enterrement du clebs !!! no comment, l'assassinat du caid en Espagne, les 2 papys en expédition punitive, les 25000 policiers qui viennent chercher 2 braqueurs dans les 70's, le fils qui voit sa mère se faire abattre dans la penderie, le face à face final... <br /> <br /> <br /> <br /> Réussir à rater un film avec autant de matière première et de moyens tient de la haute voltige quand même !
Répondre
CINEMANIAQ
Publicité
Brèves
Archives
Newsletter
Publicité