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CINEMANIAQ
7 octobre 2020

New York et les avions, quelle histoire !

15 janvier 2009. Peut-être te souviens-tu, cher lecteur, malgré ta cervelle en compote, dont la mémoire autrefois sans faille est ensevelie sous la tonne de merde qu’on essaye de te rentrer dans le crâne à grands renforts de pubs, de super promos, d’infos bidons et de mensonges…Mais je m’égare !

De quoi es-tu sensé te souvenir, au fait ? Ah oui ! Le 15 janvier 2009. Ce jour-là, nous fûmes nombreux à découvrir mi-incrédule, mi-admiratif qu’un avion de ligne s’était posé sur l’Hudson en plein cœur d’une des zones les plus densément peuplée au monde…sans faire de victimes !

Cette histoire fut racontée dans un livre par le commandant Chesley « Sully » Sullenberger, pilote de ligne de l’US Airways et héro « ordinaire » de cette histoire extraordinaire. De ce livre, il fût décidé de faire un film. Mais comment pût-il en être autrement au pays de l’Oncle Sam ?

Sully

Quel meilleur choix dès lors que Clint Eastwood pour s’approprier une telle matière, lui qui, depuis de nombreux films continue d’interroger la société américaine sur son rapport à l’héroïsme ? De Mémoires de nos pères(2006) à Le 15h17 pour Paris (2018), d’American Sniper (2015)  à Le Cas Richard Jewel (2019), Clint Eastwood a déjà proposé plusieurs visions des différents traitements « infligés » aux héros du pays de la liberté.

Tom Hanks incarne – brillamment, j’y reviendrais plus bas –  cet ancien pilote de l’US Navy qui posa par une matinée glaciale de Janvier son Airbus A320 sur l’Hudson, après que les deux réacteurs eurent absorbés en quantité des cons de piafs sensés se dorer la pilule au soleil  bien plus au Sud à cette époque de l’année!

Si tu venais chercher de l’héroïsme à la Roland Emmerich ou Michael Bay, tu t’es malheureusement trompé de bobine[1] cher lecteur ! Sully est un film court (96 minutes), précis, tendu, crédible et remarquablement rythmé grâce notamment à un astucieux montage.

Afin de ne pas déflorer les enjeux – c’est quand même plus classe que « spoiler »  – je voudrais juste me concentrer sur quelques aspects qui rendent ce film terriblement attachant, au premier rang desquels figure la présence de l’immense Tom Hanks…quel acteur ! Quelle présence ! Cela a beau avoir été dit, écrit et répété, ce mec aura su tout jouer avec une aisance et une capacité hors-normes à incarner avec bonheur tant de personnages différents.

Dans son sillage, les seconds rôles sont à l’avenant et ne sont pas oubliés, du toujours excellent Aaron Eckhart à Laura Linney, et malgré l’importance et la gravité des faits évoqués, Clint Eastwood baigne son film d’une atmosphère très réussie à la fois dense et feutrée, douce et brutale, entre moments de saisissements et d’émotions contenues mais réelles.

Bien que n’ayant rien d’un film d’action, il eut été difficile de faire l’impasse sur la reconstitution « physique » de cet incroyable amerrissage forcé… Cela a été fait et, de mon point de vue, fort bien fait ! Les séquences aériennes sont donc à porter au crédit du film et demeurent sobres et réalistes, offrant au passage quelques magnifiques plans de New York.

sully_2

Au-delà de toutes ces qualités, je retiens plus particulièrement deux choses qui me font aimer ce film.

L’une presque « anecdotique », au regard de sa durée à l’écran, est une scène d’échange téléphonique entre Sully (Tom Hanks) et sa femme (Laura Linney) en apparence toute simple mais tellement réussie et crédible dans ce qu’elle représente de la vie de deux êtres qui s’aiment.

Elle, est cloîtrée dans leur maison avec leurs filles, les journalistes ayant envahis leur rue et lui, retenu à l’hôtel à New York pour les besoins de l’enquêté mené par le NTSB. Lorsqu’ils peuvent enfin échanger quelques minutes au téléphone, elle lui déclare que face à tous ces évènements, elle avait « juste besoin de l’entendre ». Il y a bien des façons de montrer l’amour au cinéma et celle-ci est d’une simplicité et d’une beauté désarmante.

L’autre aspect qui mérite d’être souligné est qu’au-delà de la question de l’héroïsme, le personnage de Sully interroge la conscience de tous ceux qui, en tant que détenteur d’une expertise technique, se trouvent un jour confrontés à leurs doutes quant aux choix à faire, qui plus est dans des circonstances où eux seuls détiennent les clés. A ce titre, l’ensemble des scènes représentant l’enquête au cœur du film ainsi que celles montrant Sully face à lui-même sont réellement passionnantes…

Sully_3

Avec Sully, Clint Eastwood démontre une fois encore qu’on peut faire des films intelligents et populaires, dignes d'intérêts sur le fond et dans leur forme, sans tout sacrifier aux effets spéciaux et à l’esbroufe. Il faut pour cela un bon scénario, de bons acteurs et un réalisateur de talent. Merci Monsieur Eastwood!

Cinémaniaq



[1] : oui, je suis au courant que les films ne sont plus diffusés en bobine depuis plusieurs années maintenant… mais c’est mon article !

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