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CINEMANIAQ
8 mai 2020

Quand Inception rime avec déception...

 

D’ici quelques semaines, qui pourraient se transformer en mois soyons lucides, le nouveau film de Christopher Nolan - très attendu comme toujours - sortira sur nos écrans… ou en VOD !

Christopher Nolan est un réalisateur talentueux, n’en doutons pas. Des débuts fracassants avec Memento (2000), un excellent remake éponyme d’Insomnia (2002), il a ressuscité avec brio la saga Batman en signant une étourdissante trilogie (2005, 2008 et 2012) étonnamment dense et sombre (Les séquences tournées au format IMAX y sont ex-tra-ordi-naires de beauté !), nous a gratifié d’un film de science-fiction brillant et profond avec Interstellar (2014)…bref, c’est un touche-à-tout de génie, non ?

Je suis contraint cependant de nuancer ce concert de louanges et pour cela je vais prendre le risque de me faire des ennemis… Retour en 2010

inception

J’ai revu hier Inception (2010) et quelle ne fut pas…ma déception ! N’étant pas un adepte du lynchage gratuit, d’autant que je viens de lui tresser des lauriers, je vais tenter de vous faire partager les éléments qui expliquent ma déception… ou comment ce qui semble être un atout majeur se révèle être un boulet, une faiblesse, un handicap insurmontable… choississez ! (Merde, je fais déjà tout le boulot, y’a plus qu’à lire, cher lecteur !).

 

Un casting en béton armé

Sur le papier, ça envoie du bois comme on dit ! Léonardo DiCaprio, Joseph Gordon-Levitt, Tom Hardy, Ellen Page, Marion Cotillard, Ken Watanabe, Tom Berenger, Michael Caine et le regretté Pete Postlethwaite (dont l’écriture du nom sans faire de faute relève déjà de la prouesse !).

Mais, à y regarder de plus près, débarrassez-vous de l’a priori positif provoqué par ces noms de stars et demandez-vous ce que chacun d’entre eux apporte au film. Imaginez à leur place des acteurs moins connus…Le film eût-il été si différent ?

Commençons par le pire selon moi. Marion Cotillard est, pour rester mesuré, quelconque et inexpressive dans ce rôle. Elle fait du Marion Cotillard… On pourrait tout aussi bien être dans Les petits mouchoirs (2010) ou dans Taxi (1997) !

Vient ensuite le personnage joué par Ellen Page. Il est ridicule ! On n’y croit pas une seconde avec son air de gamine, courant après le secret de DiCaprio.

Mention spéciale à la scène où elle est recrutée comme « architecte ». Bâclée, pas convaincante pour un sou. Pourquoi elle ? Parce qu’elle est capable de griffonner 3 labyrinthes façon « Le journal de Mickey » sur un bout de papier ? Pathétique…

Ce qui amène naturellement à Michael Caine. Si vous le prenez lui, pour un rôle aussi insignifiant (il doit apparaître moins de 3 minutes) c’est qu’il est censé amener quelque chose en plus… Je cherche encore !

Joseph Gordon-Levitt, excellent dans Snowden (2018) d’Oliver Stone que je viens de voir également, est bien terne et lisse dans ce rôle. Idem pour Tom Hardy. Il n’a pas le charisme d’une huitre d’ordinaire, nous sommes d’accord ? Ici, il passe inaperçu… Vous mettez Clovis Cornillac, le résultat est sensiblement le même (oui, je suis dur là, je sais)

Reste DiCaprio et Ken Watanabe qui surnagent… DiCaprio est tellement bon d’ordinaire ! Ici, disons qu’il fait le job.

 

Un scénario dense et complexe…en apparence !

En apparence, oui, car un côté « esbroufe » se dégage de cet enchevêtrement de rêve dans le rêve du rêve… Pfff ! J’ai eu la sensation désagréable d’une complexité artificielle plus destinée à masquer les faiblesses d’un scénario qu’à apporter une densité réelle à cette histoire. Le tour de force dans ces cas-là est pour moi de rendre tout cela parfaitement limpide et fluide. Là, c’est plutôt chiant et confus.

Parlons-en de cette histoire, justement. C’est bien là que ça pêche. Le problème majeur et insurmontable se situe là : Où sont les enjeux dramatiques ? Je n’en ai rien eu à foutre de cette histoire !

Il faut que tel type démantèle l’empire industriel bâti par son père et pour cela on va semer l’idée dans ses rêves ? Rien à foutre ! Il n’y a d’enjeu ni en amont ni en aval de cette intrigue. Elle devrait s’auto-suffire ou s’auto-porter… mais elle y échoue !

Pourquoi DiCaprio est-il accusé d’être responsable de la mort de Cotillard ? On s’en fout !

Leur histoire d’amour ? On s’en fout ! C’est une véritable enclume pour le film ! Le boulet au pied du bagnard…

 Il veut rentrer pour retrouver ses enfants ? C’est une noble cause mais dans ce contexte, on s’en fout ! Si on veut voir l’histoire d’un homme qui se bat pour son enfant, on regarde Kramer contre Kramer (1979) ! Merde !

Pas d’enjeu, pas de tension dramatique (ou si peu), rien qui fasse réfléchir… un soufflet qui sort du four.

 

De superbes effets spéciaux et un long métrage à la plastique impeccable… et alors ?

Dans l’absolu, le film est d’une grande beauté visuelle et sonore. Cependant, jugé relativement à la minceur du scénario, l’effet est désastreux ! Cela ne fait que mettre en exergue les faiblesses de cette histoire. Tout semble résider dans la forme et donne le sentiment d’une pompe qui tourne à vide : ça couine, ça grince, ça agace et finalement ça tombe en rade…

Quand c’est réussi, on appelle cela un exercice de style…

Quand c’est raté, on appelle ça Gravity (2013) ou… Inception !

 

J’ai bâillé tant et plus pendant les 90 dernières minutes du film… 2h30, c’est long dans ces conditions.

Ah, j’allais oublier… les conditions justement !

Si j’avais regardé Inception en DVD sur un écran 55 cm, avec un son dégueulasse… vous auriez pu me rétorquer qu’il y avait là un terrain propice à la déception, retirant la puissance visuelle de ce chef d’œuvre !

Malheureusement… seul, plongé dans le noir complet, sur un écran de 2m de diagonale, en full HD et VO DTS 5.1 Master Audio, il ne manquait rien à mon confort de visionnage !

Inception was a deception, no solution!

Cinemaniaq is back!

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